2 visions et bilans bien différents de ce tournoi de Paris 2012 !
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fraise tagada
Messages : 13 Points : 18 Date d'inscription : 09/09/2008
Sujet: 2 visions et bilans bien différents de ce tournoi de Paris 2012 ! Lun 6 Fév - 10:03
"C'est un triste bilan pour le judo français dans un tournoi de Paris 2012 pourtant assez faible en opposition. Les étrangers avaient fait l'impasse en cette année olympique, à la suite d'une tournée asiatique épuisante et d'un Master trop proche du rendez-vous parisien. Une occasion en or pour prendre des points chez soi et contribuer à installer l'équipe de France dans la tranquillité pour préparer les Jeux de Londres. Avec sept médailles, le contrat n'est pas rempli, l'objectif n'est pas atteint. Les catégories -81 kg, -90 kg, -100 kg ne se sont pas données d'air, les leaders Milous ou Nour (-60 kg), Dragin ou Korval (-66 kg), Legrand ou Darbelet (-73 kg), Fabre ou Maret (-100 kg), ne mettent pas de points de côté, et c'est mauvais pour l'avenir. La bataille a bien eu lieu en -81 kg, mais trop loin du podium, ne laissant que de la poussière de médaille et des combattants frustrés et inquiets. Rien n'est fait pour Schmitt qui perd rapidement sur un Mongol. Rien n'est fait pour Pietri qui, malgré deux belles victoires, est arrêté trop tôt par le revenant allemand Ole Bischof - lequel avait prévu une olympiade sabbatique et paraît, lui, être de retour en temps et en heure. Rien n'est fait pour Clerget, qui a fait passer le "bruit et la fureur" sur ses adversaires, mais doit céder (sévérement) aux drapeaux pour n'avoir pas su marquer ou faire pénaliser son jeune adversaire japonais Haruyama, écarté tranquillement au tour suivant sur un sumi-gaeshi de base du Moldave Sergiu Toma. Tout est encore à faire, et les occasions vont se faire plus rare. En -100 kg, rien ne bouge, en -90 kg Gobert ou Iddir donnent sentiment de pouvoir faire frémir la surface du miroir... mais ils ne sont pas capables de passer à travers, battus par plus forts qu'eux : le Coréen Lee, ancien champion du monde, pour Iddir, la révélation cubaine Ashley Gonzalez pour Gobert. On ne pourra retenir de ce modeste tournoi de Paris - le plus maigre résultat de l'histoire, en fait (avec 2002, sept médailles, une seule médaille d'or) - que deux informations contradictoires. Il interrompt une série plutôt bonne de 15 médailles en 2009, 10 médailles en 2010, 12 médailles en 2011 et ce n'est pas très bon signe en cette année olympique. Il interrompt une autre série cette fois de façon plus positive : c'est la première fois depuis trois ans que les masculins font plus d'une médaille d'or, plus que la médaille "habituelle" de Teddy Riner, invaincu depuis cinq ans. C'est David Larose qui apporte la lumière cette année et, se faisant, qui prend assez nettement la corde dans la catégories des -66 kg. Il est avec le médaillé de bronze Gilles Bonhomme (-73 kg), la seule surprise, la seule brise nouvelle sur ce week-end. On retiendra aussi, hélas, la fin d'une autre série. Les filles planaient sur les eaux depuis plusieurs années, deux médailles d'or systématiques depuis 2008, quatre encore l'année dernière. Aucun titre cette fois. Pas du côté de Tcheumeo, durement projetée, ironie du sort, par un de-ashi-barai aussi beau que celui qu'elle avait planté au championnat du monde. Pas même du côté de Lucie Décosse qui, incroyable mais vrai, n'emporte pas sa huitième victoire à Paris. Un accident de parcours ? Oui et non. Si elle n'est pas au meilleur de sa forme, comme les tours précédents l'avaient démontré, on vient de voir apparaître sans doute sa véritable adversaire pour le futur proche. La Japonaise Haruka Tachimoto (dont la soeur Megumi gagne pour la deuxième fois le tournoi en +78 kg) a été deux fois championne du monde juniors et chaque mois qui passe, elle paraît de plus en plus solide sur ses appuis, confiante et forte. Elle n'a pas marqué contre Lucie, mais n'a pas subi le combat et a empêché la championne française d'exprimer son talent. Cette fois la solution utilisée par Lucie Décosse contre elle au Master, le seoi-nage, n'a pas fonctionné. La décision est serrée, mais juste. Lucie Décosse vient d'être battue en combat pour la première fois depuis décembre 2010, et pour la première fois à Paris depuis 2007. Pas de péril en la demeure, mais un vrai signal. Deux médaillées françaises ont le coeur à se réjouir ce week-end, Automne Pavia qui emporte le bronze après un combat perdu, mais serré contre la Japonaise Sato, et qui emporte surtout, avec ce podium, un probable ticket olympique. Ribout battue au premier tour, la concurrence est dans les cordes et sa position de leader française à la "ranking list" se renforce. C'est un bon week-end pour Automne Pavia qui avait eu du mal en Asie à aller chercher des résultats. Un autre ticket se précise, celui de la vaillante mère de famille "Anne-So" Mondière, qui accroche aussi une médaille de bronze en montrant toujours plus de signe qu'elle est revenue à un niveau très convaincant. Elle a encore eu du mal face à la colossale russe Ivaschenko, mais a tenu une bonne partie du combat sans subir. La encore, l'incapacité de Ketty Mathé à s'extraire du piège d'un classement moins bon qui lui fait rencontrer les plus fortes dès les premiers tours (en l'occurrence elle perd elle aussi sur Ivaschenko, mais dès le premier tour), offre à Anne-Sophie Mondière la possibilité de briller et de prendre des points précieux. Elle se hisse en demi-finale en saisissant parfaitement l'opportunité que lui laisse la plus dangereuse du quart, la Chinoise Qin, disqualifiée pour une saisie illicite. Deux médaillées tristes, deux médaillées gaies, mais aucune en or. Quoi qu'il en soit une mauvaise cuvée pour le judo féminin français.
Pour bien marquer le coup, les féminines japonaises, avec une équipe "bis" (presque aussi forte que l'équipe une), emporte... cinq médailles d'or, une d'argent, deux de bronze. Le message est passé et la ranking maîtrisée. Les masculins plus tendres étaient venus pour apprendre, ils ne font qu'une médaille de bronze, mais on aura quand même eu le temps d'admirer les uchi-mata de Haga. Il y a probablement dans cette équipe certains des leaders de la future olympiade. Malgré leurs deux médailles d'or, les masculins français ont été dominés au classement des nations par deux équipes de solides, les Mongols et les Ouzbeks, quatre médailles dont deux titres chacun. Forts à Paris, ils sont déjà prêts pour Londres. Le tournoi de Paris 2012 confirme que, hormis par ses meilleurs combattants, au nombre de quatre aujourd'hui, la France n'est pas de taille à battre le top cinq, voire parfois le top dix de chaque catégorie. Riner (+100 kg), Décosse (-70 kg), Emane (-63 kg), Tcheumeo (-78 kg)... Peut-être encore Frédérique Jossinet (-48 kg), si elle parvient à se relever de sa mauvaise blessure, Mondière si elle continue de s'affermir. Depuis les championnats du monde, Ugo Legrand (-73 kg) tarde à confirmer qu'il complète effectivement ce carré magique. Pire encore, si Teddy Riner a confirmé son insolente supériorité sur ce tournoi, Les "invincibles" Décosse et Tcheumeo ont cette fois trouvé à qui parler. Les Jeux ne sont pas faits."
Et puis la vision "optimiste" style langue de bois, style "je vais bien, tout va bien", version "tout va très bien Madame la marquise, par le Directeur Technique national de la FFJDA, Mr SENAUD Jean Claude !