Vive la concurrence entre clubs de judo !
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Conflit entre les deux clubs de judo du pays - Ploërmel
vendredi 29 janvier 2010
Le Judo-club de Ploërmel vit très mal la concurrence avec le nouveau club Judo plaisir Taupont-Ploërmelné de sa scission avec le premier cité. Explications de Philippe Danet du Judo-club.
Enquête
« Tout allait pourtant bien il y a deux ans, le club était en plein essor ». Excédé, Philippe Danet, le chargé de communication du Judo-club de Ploërmel s'interroge aujourd'hui sur le devenir du club créé en 1966 par Jean Bellamy.
Une histoire de famille entre le Judo-club de Ploërmel et le Judo plaisir Taupont, le tout jeune club né en 2008 d'une scission avec le premier cité. Une histoire de forme autour du nom et du dojo. Une histoire de fond autour de la pratique même du judo, loisir ou compétition.
Pour lui, l'histoire de cette rupture commence il y a deux ans lorsque l'un des trois professeurs du Judo-club souhaite obtenir un bulletin de salaire. « Le club est une association type 1901 formée de bénévoles. Ces derniers reçoivent des indemnités pour leurs déplacements. Accorder une fiche de paie à l'un supposait que les trois autres l'aient aussi. Pour le trésorier, l'affaire n'était pas viable », explique Philippe Danet.
À partir de ce moment-là, les choses se détériorent très vite. Lors de l'assemblée générale en 2008, une partie des membres décide de fonder un nouveau club plutôt orienté vers le loisir, le Judo plaisir Taupont présidé par Sébastien Picou, dont le dojo principal se situe à Taupont.
Confusion dans les noms
Les premières joutes entre les deux clubs vont venir de l'utilisation du nom de Ploërmel. « Il y a tout de suite eu une dérive. Ils utilisaient comme nom le Judo plaisir Taupont-Ploërmel. » Cela a créé une confusion, un amalgame entre les deux clubs.
Lors du forum des associations, certains parents ont inscrit leur enfant au Judo-loisir en pensant que c'était le Judo-club. « La fédération française leur a demandé de changer de nom, mais aujourd'hui encore, ils jouent là-dessus », soupire Philippe Danet.
Un club, un dojo ?
« Nous ne sommes pas contre la création de nouveaux clubs », insiste-t-il, nous sommes contre le non-respect des règles et de l'éthique du judo ». Pour lui, le « hic » c'est que 90 % de leurs cours ont lieu à la salle des Arts Martiaux. « Or la Fédération française de judo, à travers son vice-président, Jean-René Girardot, est très claire à ce sujet. Elle dit un club, un dojo ».
Dans la copie d'une lettre adressée à la mi-octobre 2009 à Sébastien Picou, la Fédération française de judo explique que « la création d'un club à Taupont dans un dojo inutilisé est un élément de développement du judo dans la région. Mais l'utilisation de Ploërmel tant sur le plan du dojo que de la communication va à l'encontre de l'intérêt du judo. » Pour Philippe Danet, l'affiliation du tout jeune club est assujettie au respect de ces règles.
À ce jour, les relations restent extrêmement tendues entre les deux clubs. D'autant que le Judo-club ne se sent absolument pas soutenu par l'Office communautaire des sports qui gère la salle des Arts Martiaux. « Alors que les règles de la fédération sont claires, l'office leur a octroyé des créneaux horaires qui, s'ils n'empiètent pas sur les nôtres, sèment quand même la confusion dans les esprits. »
« Nous sommes presque à baisser les bras, se désole Philippe Danet. C'est une situation inextricable qui met à mal l'image du judo et de ses valeurs. Aujourd'hui, alors que notre club était la vitrine de ce sport à Ploërmel avec ses très bons résultats en compétition, nous n'avons plus le goût de nous investir dans de nouveaux projets. »
Catherine GENTRIC.
Et la réponse de sainte mère FFJDADA, et de sainte mère R.G. :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-La-Federation-francaise-de-judo-repond-_-1244373------56165-aud_actu.HtmLa Fédération française de judo répond
vendredi 29 janvier 2010
Jean-René Girardot, le vice-président de la Fédération française, veut tenter une médiation entre les deux clubs. « Je n'avais pas conscience du rayonnement de cette polémique. » Devant l'ampleur que prend cette mésentente, il « s'engage dès à présent » à trouver une solution.
« Nous allons fixer une réunion avec les parties concernées avant le 20 février. Les deux clubs, l'Office communautaire des sports et un responsable de la fédération, moi-même ou le président de la ligue de Bretagne, Yvon Gluéguer. »
Concernant le problème lui-même, il précise « qu'en général, il y a un club par dojo. Mais il n'y a pas de règle. Les dojos n'appartiennent pas aux clubs, mais à la collectivité. » Dans le cas présent, la salle des Arts-Martiaux est en effet un bien communautaire géré par l'Office communautaire des sports.
« Nous n'avons donc pas vocation à aller contre les choix des créneaux horaires. Nous pouvons seulement donner un avis. » Dans une lettre adressée à Sylvie Burban, présidente de l'Office communautaire des sports, il souhaite « l'utilisation harmonieuse des équipements intercommunaux et la bonne entente entre tous les utilisateurs. »
ll souligne cependant que l'esprit du judo repose sur le respect et l'engagement moral. « J'ai soutenu l'argument moral qu'il était bon de répartir les activités entre les deux dojos, Ploërmel et Taupont, et que le nom du nouveau club Judo plaisir Taupont Ploërmel devait devenir Judo plaisir Taupont pour ne pas créer de concurrence qui pourrait nuire à l'intérêt du judo ».
Concernant l'affiliation du nouveau club, il précise que l'engagement moral est une chose mais que l'on ne peut pas radier un club comme cela. Comme on ne peut pas interdire sa création.
Son souhait ? Que les deux clubs puissent s'entendre. L'un pratiquant la compétition, l'autre le loisir. « Il me semble que l'on appelle cela la complémentarité. »
lol!